Voilà un hommage à un musicien français, compositeur et musicologue, injustement oublié de l‘Histoire, alors qu’il a dans l’évolution de la musique du XXème siècle, un rôle important tenant à plusieurs facteurs.
Tout d’abord, parce qu’il a remis en question l’enseignement conventionnel du Conservatoire de Paris, et qu’il a été  l’un des premiers à l’avoir fait avec autant de véhémence, luttant contre ce qu’il avait nommé le tyran Ut, pour prôner les richesses modales, trésors enfouis, rumeur du monde.
Ensuite, parce qu’il a su retrouver les airs populaires, très proches de ceux de l’antiquité grecque ou des musiques franco-flamandes, « richesses en sommeil », et en nourrir ses compositions pleines de verve et de vigueur.
Aussi, parce que loin de vouloir faire table rase du passé, il a révéré les grands maîtres : Bach, Mozart, Beethoven, Wagner…
Et surtout parce que, ayant réussi à concilier tradition et innovation, il ne s’est pas éloigné des chemins difficiles dans lesquels il s’était engagé, voies redécouvertes plus tard par les plus grands musiciens contemporains.
Il plaidait pour Debussy, son contemporain et condisciple, contre Saint-Saëns qu’il admirait pourtant profondément.. Olivier Messiaen était son élève, Henri Dutilleux, aussi.
Maurice Emmanuel méritait une tribune. Et il est temps qu’elle lui soit donnée.
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